mercredi 22 juillet 2009

Paris Part II



Adoration.



Paris !!!

On y est.

Enfin j’y suis.

Dans Paris.

Intra Muros.

Nova m’accompagne toujours, forcément. Le ciel et sa belle lumière aussi, I’m lucky. Je rédecouvre à travers la fenêtre de la voiture, les parisiens. Mon ancienne tribu géographique, mon eternelle tribu de coeur.

Ce qui marque toujours quand on passe de Shanghai à Paris, c’est la BEAUTE. Celle de la ville, de la couleur des trottoirs, des lignes des immeubles, des enseignes de boutiques et celle des parisiens, des parisiennes ! Waou !!! Les démarches sont gracieuses, un chouya hautaines, chaloupées à vous faire virer de bord.

Parisiennes, je vous aime.

Et terrasses, je vous aime. Et Dieu que je vous ai attendues, LA BAS. Mais vous n’êtes jamais venues.
Enfin si, mais trop haut.

Et là je vous vois, vous dérouler lascivement devant les cafés auxquels vous appartenez. Après être restées dans l’ombre tout l’hiver, votre heure de gloire est enfin arrivée, enfumées par les cigarettes des fumeurs hivernaux frustrés.
Je vous regardais de loin, impatiente de me mêler à votre population.

L’occasion fait le laron, le laron fait l’occasion. Mon eternelle et adorée bande de potes fut le laron.

Such a good laron !

2ème orgasme parisien d’une expatriée en mal de son pays : refaire et défaire le monde sur une terrasse parisienne avec sa tribu, moult bouteilles de rosé et les chaises qui finissent par s’empiler par des serveurs, desireux d’aller vite rejoindre Morphée.

Ca parle fort, fort, fort.

J’adore.

Et quand les voix se font plus faibles, épuisées d’avoir trop parler, il y a toujours une mélodie que crache un vieux transistor. Et qu’elle que soit cette mélodie, niaise ou sublime, grésillante ou pure, cheap ou géniale, elle nous plait inconditonellement, nostalgiquement, bêtement.

Bref, un parisien de retour chez lui est limite plus con qu’un touriste ricain ébahi devant n’importe quel monument, rue, met, personne, chien parisiens.

Mouais.
Pas tout à fait quand même, un parisien reste un parisien et, par définition, ne s’ébahit jamais bêtement.

Mais de retour chez lui, c’est vrai, le parisien se laisse aller à un sentimentalisme un peu niais, teinté d’un gentil patriotisme et d’une fierté quelque peu enfantine.

It's so good to be niais !
It’s so good to be back !

mardi 7 juillet 2009

Paris Part I



Ode à Paris.

Shanghai depuis plus de 3 épaisses années et le retour à Paris qui d’un coup inverse l’exotisme. Il n’est plus là bas mais ici, dans cette ville qui fut la mienne. Shanghai est devenu le quotidien collant, moite et plombant et Paris la parenthèse aérienne, exceptionelle et occasionnelle. Plus les mois s’accumulent, plus la différence se creuse et se souligne.
J’y ai posé le pied le 30 juin vers 18h dans un des terminals de Roissy, plutot vide le terminal, asséché par les courants d’air de la crise et les récents crash. Je suis sortie presqu’en courant après plus de 16 heures pliée dans cet avion. Ma valise à la main, patinant avec ses petites roulettes sur le sol de Roissy, j’ai trotté jusqu’aux portes coulissantes; et quand elles se sont ouvertes, j’ai redécouvert avec l’excitation d’une gamine un ciel que je n’avais plus vu depuis trop longtemps. Un ciel bleu, dense, épais et tout en relief, un ciel avec des nuages moelleux qui donnent naissance à de vrais rayons de soleil. Waou ! Putain, de la lumière, de la vraie, avec des nuances dans ses couleurs et dans sa luminosité.
M’est alors revenu le souvenir du ciel shanghaien, blanc, blanc, blanc, opaque, opaque, opaque, pas de relief, ni d’ombre. Un ciel qui en dit long sur la ville qu’il recouvre.
Rien que pour ca, ce ciel, ce cosmos, ce nouveau plafond, je me devais de complimenter et d’admirer ma ville, mon pays et de stopper les crachats mesquins qu’ils subissent de la part de ceux qui les ont quittés.
Et puis tout s’est enchainé dans cette même veine, raffinée et nuancée. Le son de Nova suivant les courbes du paysage qui me séparait de Paris. Paris c’est Nova, Nova c’est Paris, no doubt. Les jingles de Radio Nova quand on habite plus là c’est un peu comme ré-entendre, émue, les accents du pays de notre enfance. Tout est multiplié, démultiplié, agrandi et l’épiderme frissonne à chacune de ces perles nostalgiques.
On pense à Bizot et a tout ce que Paris a enfanté, et on se retrouve à avoir le vertige en pensant au vide culturel actuel de notre Las Vegas asiatique.
On n’y pense pas trop non plus. L’idée c’est de jouir de ce qu’on a plus qu’en doses homéopatiques et non pas de déprimer à l’idée de ce qu’on a en overdose, LA BAS.
J’avais dégusté l’entrée, je suçotais ce qu’il en restait sur mes doigts et attendais, les couverts en position d’attaque, la suite.

vendredi 8 mai 2009

Petit, Petit, Petit

Elle est revenue la salope.

Elle nous avait foutu la paix pendant quelques temps et voilà que paf ! elle repointe le bout de son nez. On est pas dupes, on savait qu’elle rappliquerait un jour ou l’autre mais aussi vite, ca fait trop vite.

Elle était blonde il y a quelques semaines et cette fois elle est bien brune, noir de jais avec quelques fils blancs posés prématurément sur une tete certes jolie mais bien mal remplie.

Elle prend différentes formes, c’est ce qui fait toute sa force et ça malheureusement, nous on ne peut rien y faire.

On a qu’une forme, nous : la nôtre avec laquelle on doit déjà se depatouiller.

Elle, c’est une infinité de carcasses qu’elle a pour se refugier.

Ennemi imbattable. Omnipresent. Eternel.

Oh ! Ca fait quand meme beaucoup pour une notion aussi abjecte, non ?
Je suis assez d’accord mais pourtant voyez par vous memes, à vouloir l’exterminer, on s’y est cassé les dents.
Elle nous a pompé toute notre energie la raclure. Cette valeur meprisable et odieuse qui nous fait suffoquer quotidiennement.

LA MESQUINERIE.

Je tente par l’ecriture une mise a mort ou au moins une mise a distance parce que l’on s’est trop coltinée la mesquinerie, ces derniers temps.

“Comportement ou action dénotant un caractère étroit et sans grandeur”
Oui, oui c’est bien ça.

Elle est allée se greffer dans la carcasse sèche d’une grande tige blonde au gout tiède puis est revenue sous la forme encore plus traitre d’une petite brune au visage baby dollien.

Pas de répis.

Rien.

Et pourtant, il va bien falloir qu’elle nous laisse respirer parce qu’ à trop nous coller, on va finir par lui ressembler.

Ce serait certes terriblement dommage pour nous.

Mais surtout relativement dangereux pour elle(s).

vendredi 20 mars 2009

Daft Fuck


Oui je sais, c’est super has been de parler aujourd’hui du faux concert des Daft Punk qui (n’) a pas eu lieu il y a plus d’un mois à Shanghai.

J’aurai du batttre le fer tant qu’il était chaud, vous livrer en quasi-simultané les moindres rebondissements de cette histoire improbable, vous faire vivre meme à 12 000 bornes l’euphorie puis la deception que cet évenement a engendré ici à Shanghai. Bon bref, j’aurai du et je ne l’ai pas fait.

Mais comme j’ai neanmoins toujours voulu écrire un petit quelque chose sur cet épisode, je m’octroie aujourd’hui ce caprice meme si, il faut bien le dire, plus personne n’en a plus grand chose à taper.
Pour ceux qui connaissent déjà l’histoire, je vous demande quelques dizaines de minutes de simulation.

Ca ne devrait pas etre trop difficile.

Quelques sourcils pointés vers le haut et un “c’est pas vrai!” au moment du climax me combleront aisemment.

Merci.

Dimanche 8 février, début d’apres-midi.
Il est 14h à Shanghai. La brume envelope la ville, le vin du déjeuner se termine nonchalamment, une journée calme, fluide, un peu étourdie par l’alcool…

Coup de fil : Margaux, avec qui je suis plus que jumelée dans l’hysterie, hurle à l’autre bout du fil “Ma choute !!!!!!! Concert des Daft Punk vendredi. Il n’y a que 3800 places, le ticket est a 500 rmb (soit 50 euros). Je suis en route pour les acheter. Il faut ABSOLUMENT que tu viennes en prendre, ca va etre énorme!!!!!!”.

Elle raccroche.

Je me retourne vers l’homme qui pourrait vendre sa mere pour les Daft: mon cher et tendre mari.

Malaise.

On attend un virement qui n’est pas passé, et on ne peut donc pas retirer un centime.

Tension.

L’atmosphere se fait dense, lourde, epaisse. On frise le drame.

Harcelement.

Je rappelle Margaux 3,4,5 fois pour lui extorquer 1000 rmb que je lui rends demain, promis, promis, promis. Elle est dans la meme mouise que nous, damn it !

3 heures de pleurnichage et son cher et tendre à elle finit par nous acheter les places et accede ainsi au rang de demi Dieu chez les Gurdjian. Pas si facile.

Les places sont prises, les notres à nous. Juste pour etre surs et pour jubiler, on rappelle Margaux une dizaine de fois pour qu’elle nous répete à quoi ressemble le ticket, quelle est sa taille, l’epaisseur du papier, la typo, l’espace qu’il y a entre les lettres… Chaque detail est une délectation supplémentaire.

La nouvelle s’est répandue à la vitesse de l’éclair à Shanghai et les 3800 places sont parties en 48 heures.

Il s’agit donc du Hidden Tour 2009 des Daft Punk. Un tour qui comme son nom l’indique est “caché” et donc pas officiellement annoncé. La premiere date semblerait donc etre Shanghai et le lieu du concert ne sera révélé que la veille du Jour J a minuit via sms. Jusqu’ici, nous sommes en effet, dans un buzz parfaitement inscrit dans un marketing 100% “Daft Punkien”.

L’euphorie est à son comble.

Le concept du Hidden Tour est une premiere que lance le duo le plus connu de l’electro. Et vous serez d’accord, jouir de cette primeur avec les Daft c’est un peu comme fumer son premier joint avec Bob Marley.

Chaque appartement de chaque epxatrié de la ville vibre au son du duo francais. On s’interroge sur le premier morceau, sur la durée du concert, sur le lieu… Chacun y va de sa theorie, de son commentaire, de son analyse. On parle Daft Punk, on boit Daft Punk, on mange Daft Punk, on pleure Daft Punk, on rit Daft Punk, on pisse Daft Punk, on respire Daft Punk, ON VIT DAFT PUNK.

Et la, c’est le drame.

Mercredi, la nouvelle tombe comme un coup de guillotine : il s’agit d’un énorme traquenard. Il n’y aura pas de concert, rien, quedalle, meme pas un benco !

Welcome au pays du faux ou comment deux gamins de 25 ans se sont faits 100 000 euros en moins de 48 heures.

Il n’y avait qu’ à Shanghai qu’un tel traquenard était faisable… Il faut bien l’admettre, ces petites frappes de l’entertainment ont réussi un joli coup.

Reste à savoir s’ils ont ete aussi doués pour sortir de Chine leur million de Yuan en cash…

Moins sûr.